
Trader professionnel, un métier en pleine évolution
Trader vient du mot anglais “trade” qui signifie commerce. Un trader donc, par définition, est un commerçant qui vend, achète et échange des produits.
Comme tout marchand, le trader a une connaissance de son industrie. Il a par conséquent une excellente connaissance du secteur bancaire, suit l’actualité financière et a la capacité de conseiller ses clients.
A l’origine, et ce surtout avant l’ère Internet, un trader était considéré comme un gestionnaire d’actifs. Autrement dit, le trader s’occupait de faire fructifier les portefeuilles d’actions de particuliers ayant gagné leur confiance grâce à ses conseils avisés.
Depuis une trentaine d’années, les banques elles-mêmes ont embauché leurs traders afin de faire fructifier leurs fonds.
Un métier sous haute tension, avec un rapport humain assez limité, qui peut être une porte ouverte à certaines dérives. Des traders se retrouvent accros à l’adrénaline provoquée par leurs exploits, un peu comme au casino. L’exemple de l’affaire Jérôme Kerviel à la Société Générale en est la meilleure illustration.
Depuis quelques années, les institutions financières encadrent tout particulièrement leurs traders, afin de s’assurer de leur bien-être et retenir les débordements éventuels.
Si le métier de trader est vu en apparence comme un emploi facile, à même de faire gagner beaucoup d’argent, la réalité est assez différente des clichés véhiculés par les médias et le cinéma.
Etudes, salaire : du mythe à la réalité
Par son attrait lucratif – le salaire moyen d’un trader en France est estimé entre 4000 et 6000 euros mensuels -, la profession de trader est la source de tous les fantasmes.
D’un côté, on a le mythe du golden boy des années 1980 façon Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese, qui entretient l’idée d’une vie de luxe et de glamour. De l’autre, on a les dérives ou malversations financières comme dans Outsider, un film qui relate l’affaire Jérôme Kerviel.
Pour autant il est possible pour un trader d’avoir un salaire plus élevé, notamment outre-Atlantique. Les postes juniors sont en général payés près de 10 000 euros pour un salaire de départ.
Mais ces salaires très attractifs cachent un coût réel : celui des études. Alors qu’il n’existe pas de formation officielle, les grandes écoles de commerce proposent les meilleures filières. Le prix varie selon l’établissement : un master en Economie et Finance à l’Université Paris-Dauphine peut coûter quelques milliers d’euros. Pour les grandes écoles privées comme l’ESSEC ou HEC il faut compter dans les 50 000 euros.
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Selon une étude publiée par Politique.net, c’est une des raisons pour lesquelles l’âge moyen du trader est très jeune en France : 28 ans. Quant à la parité, c’est le talon d’Achille du métier, puisque les femmes ne représentent que 10% de la totalité des traders dans le monde.
Sang-froid et vigilance
Au-delà des connaissances académiques, le métier de trader requiert une bonne santé mentale : les journées durent en moyenne entre 13 et 14 heures, loin des 35 heures hebdomadaires en vigueur en France !
Pour devenir trader, il vous faudra donc beaucoup d’endurance mais aussi de l’intuition, gagnée au fil des mois à suivre les cours de la Bourse et l’essentiel de l’actualité financière.
Devenir trader requiert également un esprit très compétitif, puisqu’il faut savoir acheter et vendre avant tout le monde afin d’optimiser ses gains. C’est un métier très prenant, qui demande un mental d’acier, à la façon des athlètes de compétition, mais il ne faut pas non plus pécher par excès de confiance.
Il faut savoir être vigilant et ne pas basculer dans l’obsession. De nombreuses formations alertent les apprentis traders sur les risques d’addiction potentielle que peut engendrer le métier. Depuis un ordinateur et avec des plateformes simplifiées, il devient facile de vendre et d’acheter comme on parie aux courses ou on joue au poker… Attention donc si vous avez une tendance aux addictions !
Enfin, le métier de trader est réservé à ceux qui savent faire preuve de sang froid et qui savent gérer leurs émotions. Il n’est pas toujours évident de réaliser des transactions élevées dans un contexte géopolitique incertain.
Peu d’élus à l’arrivée
Le taux d’échec est élevé mais l’activité de trader fascine toujours autant. Il est vivement conseillé d’étudier les parcours des traders les plus célèbres, tel Warren Buffet, pour en tirer les leçons et savoir quelles aptitudes développer, telles que les qualités analytiques, essentielles dans le métier.
Certains ouvrages spécialisés dans la finance comportementale peuvent être une excellente piste pour vous aider à mettre toutes les chances de votre côté si vous décidez de trader pour votre compte propre.