
L’action Tesla figure au palmarès des valeurs les plus appréciées des investisseurs particuliers. Bien souvent, ni les perturbations de son cours de bourse, ni les coups d’éclat du patron de Tesla n’affectent la popularité du titre. Malgré de nombreux facteurs d’inquiétudes, partagés par toutes les valeurs de croissance – craintes de récession, inflation, hausse des taux, ruptures d’approvisionnement en Chine -, l’entreprise se dirige-t-elle pour autant vers un trimestre décevant? Explications.
Le constructeur automobile américain, qui a pour habitude de tenir à bonne distance ses concurrents tels que Ford ou General Motors, a vu son titre en recul de plus de 1% en ce début juillet, sous performant le Nasdaq. « Tesla inquiète les marchés financiers », titrait Le Figaro hier. Tesla n’est en effet plus le leader mondial des voitures électriques.
Des baisses de livraisons mais un titre qui résiste
Le groupe accuse une chute des livraisons au second trimestre, comparé au précédent, pour la première fois en plus de deux ans. En raison des reconfinements de précaution en Chine qui ont provoqué la fermeture de son usine de Shanghai pendant plusieurs semaines consécutives, seuls 254.695 véhicules sont sortis des chaînes entre avril et juin contre les 264.000 escomptés.
Le constructeur affiche néanmoins des résultats solides en juin au niveau de la production. En effet, Tesla a enregistré le mois dernier le plus grand nombre de productions mensuelles de véhicules de son histoire avec des usines qui ont tourné à plein régime.
Quels seront les impacts de la chute des livraisons sur l’exercice du deuxième trimestre ? Tesla doit publier ses résultats le 25 juillet.
Elon Musk dans tous ses états
Des signes de nervosité décelables chez le patron de Tesla et Space X ? La presse a évoqué un email adressé en juin aux salariés de Tesla par l’homme d’affaires, leur annonçant un « trimestre difficile » lié au chaos en Chine et invoquant la nécessité de resserrer les rangs. Coutumier des scandales, Musk a fait entendre des accents autoritaires à l’encontre de ses employés accros du télétravail rechignant à réintégrer les bureaux de l’entreprise. Des postes pourraient être supprimés et certains cadres de Space X se seraient même vu « bâillonnés » niveau liberté d’expression.
Les démêlés autour du projet de rachat de Twitter à 44 milliards de dollars, toujours assez flou, ont provoqué aussi beaucoup de circonspection dans les milieux d’affaire. Musk a cédé pour 4 milliards de dollars d’actions Tesla dans les jours qui ont suivi l’accord sur le rachat pour le financement. « Cela fait toujours mauvais effet quand le PDG vend ses actions », constate Stéphane Ceaux-Dutheil, analyste pour le courtier Alvexo, qui explique que les actionnaires ont également suivi et vendu le titre. « Tesla a quasiment perdu 20% en peu de temps pour revenir sur un support très important situé 800/850$ », poursuit-il.
Sans compter que Tesla se dirige vers une dépréciation de ses avoirs en bitcoin dont le cours est passé sous le seuil des 20 000$.
Stock split sur Tesla
Si Tesla est dans le rouge et traverse des zones de turbulence, le constructeur peut encore atteindre ses objectifs d’ici la fin de l’année 2022 et redresser le cap. Les investisseurs continuent de plébisciter le génie de l’entreprenariat qu’est Elon Musk. La plupart des analystes financiers demeurent optimistes même si certains abaissent leur objectif de cours.
Selon Forbes, « l’action peut encore bondir de 50% grâce à une croissance « supérieure » dans les années à venir.
Enfin, malgré le repli à Wall Street, Tesla s’apprête à emboîter le pas de certains géants de la Tech comme Amazon et à réaliser un « stock split » pour ramener l’action à un niveau plus raisonnable, en divisant son cours par trois.